Électrosensibilité"¢ Un technicien reconnu en maladie professionnelle Électrosensibilité"¢ Un technicien reconnu en maladie professionnelle
Publié le : 01/02/2019
Un technicien exposé aux ondes électromagnétiques sur son lieu de travail vient d"íªtre reconnu en maladie professionnelle pour cause d"électrosensibilité. L"affaire a été jugée par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, c"est une premií¨re en France.
Il aura fallu plus de dix ans í ce technicien d"analyse pour que son électrosensibilité soit reconnue d"origine professionnelle.
De 2007 í 2010, il a travaillé í proximité immédiate d"un spectromí¨tre de masse isotopique et dans ce cadre, il a été exposé de faí§on continue í des champs électromagnétiques statiques de haute et de basse fréquence.
Embauché en parfaite santé, ses problí¨mes ont débuté quelques mois aprí¨s son arrivée dans le service. Dí¨s 2008, il signale au médecin de prévention qu"il souffre d"acouphí¨nes, de problí¨mes digestifs, d"insomnies, de troubles de la concentration et de maux de tíªte.
Si le médecin reconnaí®t l"aggravation de son état de santé, il refuse de l"imputer í ses conditions de travail.
Mais ensuite, plusieurs expertises médicales se sont succédé, et elles concluent í la responsabilité des champs électromagnétiques auxquels il est exposé sur son lieu de travail. Des mesures effectuées autour du spectromí¨tre réví¨lent en effet un taux de champs électromagnétiques élevé, et par ailleurs aucune pathologie organique ne peut expliquer la dégradation de l"état de santé du technicien. Une expertise souligne que le spectromí¨tre en question " représente une source d"exposition importante et suffisamment impactante pour que le caractí¨re professionnel du syndrome d"intolérance aux champs électromagnétiques puisse íªtre reconnu au salarié ".
Pourtant, l"organisme qui l"emploie ne veut rien entendre. Dans une décision du 1er juillet 2016, la direction refuse de reconnaí®tre le caractí¨re professionnel de sa pathologie. Le technicien décide alors de saisir le tribunal administratif. Rendu le 17 janvier 2019, le jugement stipule qu"" en dépit de l"absence de consensus médical, en l"état des connaissances scientifiques, sur un lien de causalité entre les effets í long terme sur la santé et l"exposition aux champs électromagnétiques ["¦] il existe une probabilité suffisante que l"hypersensibilité électromagnétique contractée par le requérant soit en rapport avec son activité professionnelle ". Le tribunal administratif impose í l"employeur de reconnaí®tre le caractí¨re professionnel de l"électrosensibilité du technicien.
Jugement non transposable au compteur Linky
Si ce jugement peut donner de l"espoir aux salariés soumis í de fortes expositions aux ondes électromagnétiques, il ne faudrait pas extrapoler ses conclusions aux faibles expositions environnementales. Il est par exemple inutile d"invoquer ce jugement pour refuser la pose d"un compteur Linky. Rappelons qu"en dépit de ce que prétendent ses opposants, il est trí¨s peu émissif, beaucoup moins par exemple qu"un téléphone portable. Ses émissions sont du míªme ordre que celles de nombreux équipements électriques domestiques, que ce soit les lampes fluocompactes ou les LED, les chargeurs, les écrans d"ordinateurs"¦ Autant d"accessoires ou d"appareils qui n"ont jamais suscité d"angoisse collective.
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